Nous sommes uniques. À chaque étape de notre vie, des rencontres, des événements, des lectures et des prises de conscience font que nous sommes qui nous sommes.
Travailler avec sa propre vie et vivre des émotions.
Nous avons vu au chapitre 3, comment les cours traditionnels ne sont pas adaptés à l’apprentissage d’une langue. En effet, après avoir bien réussi à n’importe quel examen final, nous expérimentons une perte graduelle de nos acquis, si bien que, 6 mois après la fin du cours, nous ne nous souvenons plus de 60% à 70% de ce que nous avons appris. Zut! Si j’apprends une langue, j’ai besoin de me souvenir de mes acquis. Je veux les utiliser dans la conversation, la lecture et l’écriture. Alors, comment faire?
Depuis 11 ans, nos propres recherches scientifiques démontrent hors de tout doute que l’apprentissage centré sur l’expérience de vie de l’étudiant ainsi que sur ses émotions, permet une rétention optimale et ce, sans mémorisation?
Nous allons donc choisir des sujets qui feront vibrer nos étudiants. Qu’ils soient choisis dans l’actualité ou le fil des nouvelles, qu’ils soient rattachés à des valeurs qui les caractérisent, nous voulons que nos étudiants soient émus ou touchés. Pourquoi? À chaque jour, nous sommes bombardés par toutes sortes d’informations. En fait, dans une journée de travail active, nous en recevons des centaines, voire des milliers. Nous oublions la grande majorité de ces informations : soit qu’elles ne représentent rien pour nous ou qu’elles ne sont simplement pas utiles.
Même si nous oublions la majorité de nos expériences au quotidien, les recherches démontrent que l’éveil des émotions permet un meilleur stockage de la mémoire. Par le fait même, nous pouvons créer de manière sélective des souvenirs durables de nos expériences les plus significatives. Les systèmes neurobiologiques qui servent d’intermédiaire entre les émotions et la mémoire sont reliés très étroitement. Les surrénales, hormones du stress épinéphrine et le corticostérone qui sont émises à l’éveil des émotions, régulent la consolidation de la mémoire à long terme. Des recherches ont démontré, et nous l’avons déjà vu, que l’amygdale joue un rôle critique à la fois chez les animaux et chez les humains : les expériences émotionnelles sont mieux retenues.
Des recherches plus récentes ont démontré que les personnes qui ont une mémoire autobiographique supérieure de leurs expériences quotidiennes, présentent des structures différentes dans leur cerveau quand on les compare aux gens qui n’ont pas beaucoup de ces souvenirs. Nous nous rappelons que c’est vraiment ce que nous voulons développer chez nos étudiants : des nouvelles connexions neurologiques.
Making lasting memories: Remembering the significant James L. McGaugh
Columbia University Press November 2006 ISBN: 9780231120234 192 Pages
Voilà la raison pour laquelle à l’Académie Doyle, pour l’Apprentissage Permanent des Langues©, nous travaillons continuellement dans ce sens et révisons continuellement nos contenus afin de les rendre plus significatifs. De plus, dans la dernière partie de cours Vers l’Autonomie, nous revoyons avec nos étudiants les grandes étapes de leur vie ainsi que les moments les plus significatifs.