Les Américains ont-ils élu un vilain à la Présidence de leur pays? Où donc est Superman? Voici un éditorial d’une professeure d’anglais.
Hier matin, les américains se sont réveillés avec la nouvelle que tous avaient cru impossible : Trump est le président élu de la population. Les américains ont-ils élu un vilain? Comment se peut-il qu’à la fois les sondeurs et les journalistes se soient trompés sur l’issue du vote? En fait, personne n’avait prévu une victoire aussi décisive! Quel est ce mystère? Se peut-il que la langue anglaise elle-même contienne la réponse à cette question? Ce pourrait-il qu’un seul mot fasse la différence? Le 5 mars dernier, dans une infolettre, j’avais déjà commencé à vous mettre sur la piste…
- Deux candidats mal perçus;
- Le rôle des médias;
- Est-ce la fin du monde merveilleux de Walt Disney?;
- Le mot trump et son impact subliminal dans le cas de « the Donald»;
- La transition des pouvoirs et la fin du « politically correct».
1. Deux candidats mal perçus
Allons droit au but. Après des primaires sanguinaires, où Trump a éliminé les candidats à la présidence en les humiliant et en les insultants, Trump arrive en tête de liste contre toute attente. La particularité de sa technique?
Trump ne respecte aucune règle, qu’elle soit écrite ou non écrite. Pourquoi? Parce qu’il les définit lui-même. Il considère la course à la présidence comme un « business deal ». Pour lui, en affaires, tout est permis.
Un peu de la même manière, selon la perception de la population en général, Hilary Clinton s’est hissée comme candidate contre Bernie Sanders, grâce à l’argent de l’establishment. Les histoires et les rumeurs relatives à ses courriels n’ont jamais diminué. Elle semblait aussi noire que son opposant Trump.
2. Le rôle des médias
Les médias n’ont pas su comment réagir face aux techniques de Trump. Nous avions vu, pendant la présidence d’Obama, Trump se mêlait déjà de politique. Il avait été à la tête de la rumeur qui voulait qu’Obama ait été élu frauduleusement. Il aurait été élu malgré le fait qu’il n’était pas né aux États-Unis. Cette rumeur était insensée. Pourtant elle a perduré pendant tout le premier mandat d’Obama. Ce dernier, excédé, a finalement publié son acte de naissance!
Les médias considéraient en fait que Trump n’était pas un candidat sérieux. Ils se sont mis à couvrir, jour après jour, toutes ses frasques! Au lieu de faire un travail journalistique et d’aller fouiller dans sa vie afin de ressortir des faits questionnables ou des scandales, ils se sont appliqués à faire ressortir ses propres contradictions. En effet. Il disait blanc le lundi et noir le mardi. Il disait vrai le jeudi et faux le vendredi. Peu importe les citations que les journalistes mettaient de l’avant, il disait toujours une chose et son contraire! En fait, les journalistes, en voulant rester neutres autant que possible pensaient que l’électorat saurait comprendre. Cependant, ce faisant, ils ont quotidiennement rapporté des situations. Ils ont mis Trump à l’avant-scène de l’actualité. Il était impossible d’écouter la radio, de lire un journal ou un magazine ou de regarder la télévision sans entendre parler de Trump.
3. Est-ce la fin du monde merveilleux de Walt Disney?
Pendant des décennies, le monde merveilleux de Walt Disney et la majorité religieuse américaine ont défini les normes de bienséance et d’éthique de la télévision et du cinéma. Les programmes ou les films finissaient toujours bien. Le héros, qu’il soit Superman ou Néo du film « the Matrix », triomphaient toujours. Le bien l’emportant toujours sur le mal. L’arrivée de médias indépendants comme HBO, Netflix et autres médias spécialisés ont commencé à présenter un côté moins reluisant des américains. Personne n’est parfait n’est-ce pas? On a présenté les malfaiteurs de la mafia comme des gens bien ordinaires, des gens comme tout le monde. On lève le voile sur des secrets de famille horribles, en comprenant que, sans doute, moi aussi dans les mêmes circonstances, j’aurais pu prendre une décision semblable. Même le nouveau film de Walt Disney, Dr. Strange, ne met en vedette un héros complètement blanc!
Trump lui-même est devenu un acteur de téléréalité dans son émission « The Apprentice »! Semaine après semaine il interviewait les meilleurs candidats pour des postes de direction fictifs. Il congédiait avec force tous les participants pour n’en garder qu’un seul ou qu’une seule… Gagner ce défi pour un candidat pouvait ouvrir les portes de grandes entreprises.
Les valeurs américaines sont donc en train de changer. Les choses, fort heureusement, ne sont plus complètement noires ou blanches… Un discernement plus raffiné est exigé. Les américains sont-ils prêts?
4. Le mot trump et son impact subliminal dans le cas de « the Donald »
Dans mon article de blogue du 5 mars dernier (il y a donc 8 mois) je vous ai parlé de publicité subliminale et du fait qu’il ne fallait pas diminuer l’impact du mot trump dans la présente campagne. Trump veut dire, en fait, réussir par tous les moyens. Bons ou mauvais, l’important c’est de gagner. Voilà la marque de commerce, le branding de Donald Trump. C’est ce qu’il fait depuis des années et des années.
Au point 1, j’ai mentionné que les deux candidats à la présidentielle étaient mal perçus de la population. Pourquoi Trump s’en soir aussi bien et pas Hilary Clinton? C’est tout simplement que Trump peut se permettre de dire n’importe quoi! Tout le monde s’y attend, même les journalistes soi-disant objectifs.
Quand Hilary Clinton tente d’utiliser les mêmes armes, ça ne colle pas! Elle doit rester « politically correct », c’est une dame de l’establishment. Mais à Trump on pardonne tout, tout lui est permis, son personnage doit gagner par tous les moyens! Les participants à ses rallies scandaient même : « Lock her up! » Ce qui voulait dire : « Mettez-là en prison pour ses courriels! »Quand on lui reproche de s’être réjoui de la mauvaise fortune des familles qui perdaient leurs maisons en 2008 lors de la crise financière, Trump a répondu. C’est juste du business!!! En fait c’est ce que je fais tous les jours acheter les maisons des gens qui ont fait faillite.
5. La transition des pouvoirs et la fin du « politically correct »
Finalement, Trump est sans conteste un génie de son propre marketing, une image qu’il cultive depuis toujours. Il a gagné son pari par tous les moyens. Aujourd’hui, nous assisterons à la première rencontre entre Trump et Obama. Comment cela se passera-t-il? Certainement avec la plus grande des courtoisies.
Comment vous sentiriez-vous si vous étiez Obama?